Le journaliste qui à participé à l’article, Greig Dowling, et qui avait à l’ors interrogé l’APACAUVI réagit au moment de la publication :
« La pression faite sur les mairies est motivée par celle des milieux économiques et particulièrement de « Capitals Ventures » et des « Business Angles » qui ont besoin de récupérer aussi vite que possible leurs investissements dans le secteur des trottinettes, ou des vélos électriques. Et ceci pendant que les opérateurs qui ont levé sur les marchés des fonds considérables, surfent sur la vague pseudo « écologique » attribuée à ces nouveaux moyens de transport. Et les maires pour des raisons politiques évidentes sont sensibles à la publicité « verte » que véhicule la publicité de ces EMD.
Mais comme toutes les vagues, celle-ci finira par s’écraser… Ce qui doit retenir aujourd’hui notre attention et devenir l’objet prioritaire de nos préoccupations ce sont les dégâts colatéraux générés par leurs utilisation et le coût social qu’entraînent pour la société ces soi-disant modèles de transports écologiques: blessures, décès, pollution et perturbations perverses. Avez-vous vu les photos en Chine des vélos abandonnés – elles sont étonnantes. Hectares et hectares de cimetières de vélos de location …. Est-ce à cet avenir « écologique » que #bird et #lime et les autres nous préparent ? »
Voici un exemple parfait de ce qui se produit lorsque des décisions concernant l’intérêt général sont prises par pur dogmatisme, à l’emporte-pièce, dans la précipitation, afin de satisfaire un goût immodéré pour les effets d’annonces devant les caméras, sans intelligence, sans réflexion et surtout sans concertation avec les populations.
Ce soir, devant le magasin C&A rue de Rivoli, un véhicule de pompiers intervenait pour porter secours à une personne ayant été victime d’un malaise sur la chaussée. Comme il n’y a qu’une seule file pour la circulation, celle des taxis et des bus, ces derniers sont restés bloqués pendant près d’une heure, derrière la voiture des pompiers. Des centaines de personnes empruntant les transports en commun ont donc été pénalisées à cause de l’ ubuesque décision de la mairie de Paris pour le « tout vélo ».
En effet, des bornes en plastiques ont été installées au milieu des chaussées afin d’empêcher les voitures de les utiliser. Ainsi les services d’intervention ou de sécurité se retrouvent piégés dans l’unique voie réservée à la circulation automobile.
Et tous ceux qui suivent également…les bus étant les premiers concernés.
Avec un rien de réflexion en amont de cette initiative, il eut été plus productif de conserver une voie pour les urgences, pompiers, police, ambulances, naturellement prioritaires, que les EPDM pourraient accessoirement utiliser en faisant attention, et en laissant place lorsqu’ une urgence s’impose.
Cela éviterait aux forces de l’ordre, comme à la gendarmerie ce matin, coincées dans les embouteillages, quai des Grands Augustins, d’avoir à emprunter les pistes cyclables toutes sirènes hurlantes, afin de pouvoir intervenir rapidement…et parfois à contrecourant de la circulation (comme la semaine passée rue de Rivoli).
Face au constat de ces absurdités qui desservent l’idée initiale, le Canard Enchaîné de cette semaine nous absoudra d’avoir plagié un titre de sa page 4 :
La Mairie de Paris testée négative à la concertation !
Copenhague bannit les trottinettes électriques de son centre-ville
La capitale danoise compte adopter l’une des mesures les plus strictes au monde sur le sujet.
La municipalité de Copenhague veut bannir du centre-ville les trottinettes électriques en libre-service, ont indiqué ce vendredi les services de la mairie, adoptant une régulation parmi les plus strictes au monde sur le sujet. «Il ne sera plus possible de louer ou garer une trottinette électrique dans la plupart des zones les plus denses de Copenhague à partir du 1er janvier», ont écrit les services techniques et environnementaux de la ville dans un e-mail à l’AFP.
Concrètement, ces véhicules seront interdits de cité dans le centre-ville historique, où il est déjà impossible de les déposer, et les quartiers adjacents. «Malheureusement, nous avons constaté des problèmes majeurs avec ces trottinettes électriques (…). C’était extrêmement difficile pour les personnes âgées de passer quand elles sont affaissées dans la rue», a expliqué à la télévision TV2 Rune Dybvad, un conseiller municipal. La mesure doit encore être approuvée par le conseil municipal mais dispose d’un large soutien.
La trottinette électrique est contestée dans beaucoup de grandes villes à cause de la cohabitation difficile entre ses utilisateurs, les piétons et les cyclistes dans les espaces urbains restreints, qui a amené les municipalités à encadrer parfois très strictement son utilisation. En novembre, Singapour avait décrété l’interdiction des trottinettes électriques sur les trottoirs, emboîtant le pas à l’Allemagne et à la France. À Montréal, elles ne sont pas disponibles après l’échec d’une période d’essai du fait du manque de respect des usagers.
Selon des estimations de la presse spécialisée, 300 accidents liés aux trottinettes ont été déplorés à Copenhague en 2019.
Le 6 novembre 2019 l’ APACAUVI avait déposé – par l’ intermédiaire d’ un avocat Maître B. Brame – une requête devant le Conseil d’Etat afin de faire :
annuler le décret N° 2019-1082 du 23 octobre 2019, relatif à la réglementation des engins de déplacement personnel.
Le dossier ayant été inscrit au rôle de la séance publique de jugement du Conseil d’État du 10 septembre dernier, un représentant de l’ APACAUVI y était présent.
Les décisions seront rendues publiques dans un délais moyen de trois semaines après la tenue de cette séance? puis notifiées aux parties dans un délais de 15 jours.
Nous ne manquerons pas d’ informer tous ceux qui nous suivent du jugement final.
Entre mai et septembre 2020, le flux de cyclistes a augmenté de 70% d’après l’association Vélo et Territoires, entrainant de nombreux conflits sur les pistes.
Paris, 8h30, heure de pointe sur le boulevard Sébastopol, l’heure des premiers embouteillages. Non plus de voitures, mais de vélos qui déboulent en nuée sous les yeux consternés du commandant de gendarmerie Gilles Gravet. « Et voila, ça s’installe tranquillement 10 mètres après le feu rouge« , peste sous son masque le chef de la compagnie de police routière. En ce matin frisquet comme un premier jour d’automne, la préfecture de police a déployé une dizaine d’agents aux quatre coins du stratégique carrefour avec la rue de Turbigo.
Sur cette piste bidirectionnelle, une « autoroute » à vélos clé du nouveau réseau parisien qui peut enregistrer jusqu’à 18.000 passages quotidien, le flux matinal est chaotique. Les contrevenants sont nombreux. Les agents sifflent, agitent les bras, mais ne peuvent pas tous les arrêter. Les amendes tombent à la chaine: entre 90 et 135 euros, principalement pour franchissement d’un feu rouge et surtout pour le « classique » port des écouteurs, défendu par les adeptes du trajet en musique mais considéré comme gravement accidentogène.
« Ces gardiens de la paix ont estimé que je ne protégeais pas la paix, qu’ils la protégeaient mieux que moi en m’empêchant de porter mes oreillettes« , s’offusque perché sur son élégant vélo de ville un contrevenant, qui comme beaucoup ce matin-là, fait preuve d’un mélange d’étonnement et de mauvaise foi à son premier contrôle en tant que cycliste.
« Beaucoup ont oublié qu’ils dépendent du code de la route, ils se sentent dégagés de certaines obligations« , regrette le commandant Gravet. Selon son équipe, « les infractions » mais aussi « le manque de respect » montent en puissance sur les pistes cyclables.
Conflits d’usage
Nouveauté de cette rentrée, pour les cyclistes, qui ont longtemps bataillé contre les embardés des bus, scooter, et autres motorisés pour s’affirmer dans l’espace public parisien, l’ennemi vient aussi désormais de l’intérieur… de la piste cyclable. Selon l’association Vélo et Territoires, entre mai et septembre 2020, la fréquentation cyclable a progressé de 72% à Paris. La politique pro-vélo de la maire de Paris, Anne Hidalgo, a culminé en mai avec le lancement des 50 km de « coronapistes » qui viennent sceller un maillage déjà dense d’axes nouvellement dédiés.
Bonsoir Monsieur,
Ariel WEIL a bien reçu vos messages et m’a chargé de vous répondre, en qualité d’adjoint à la voirie, aux mobilités et à la gestion des chantiers.
Je partage tout à fait votre constat sur les nombreuses incivilités et infractions de la part des usagers de l’espace public (quels qu’ils soient d’ailleurs) qui compliquent la cohabitation, avec toutefois une gravité particulière pour les infractions des véhicules motorisés au regard des accidents graves voire mortels qu’elles occasionnent (les chiffres de la mortalité routière en 2019 sortis récemment en donnent une tragique illustration).
Les conducteurs de vélos, trottinettes et autres engins personnels de déplacement ne sont pas non plus exemplaires, par exemple pour le respect des priorités sur les passages piétons, le stationnement sauvage sur le trottoir pour les trottinettes surtout et parfois la circulation sur les espaces réservés aux piétons, qui peuvent entrainer des accidents (rarement graves heureusement) et une sentiment d’inconfort qui ne va pas dans le sens de l’apaisement de l’espace public que nous appelons tous de nos vœux.
Je vous rejoins sur le constat que ces problèmes nécessitent deux types de solutions :
– La répression des comportements irrespectueux, avec des verbalisations qui s’intensifient et qui sont nécessaires.
– L’aménagement de l’espace public pour favoriser la cohabitation, notamment en séparant les flux de piétons des autres : on sait à ce titre que les pistes cyclables sur le trottoir ou l’absence d’aménagements cyclables sont de nature à « inciter » la circulation des vélos et trottinettes sur le trottoir, souvent par peur de ces usagers de se mélanger au flux de circulation motorisés.
Nous allons agir sur ces deux volets : la future police municipale permettra une montée en puissance des verbalisations sur le sites sensibles (associé à un « code de la rue » que la Ville de Paris va mettre en place pour rappeler les droits et devoir de chacun), et le développement des aménagements cyclables devrait inciter les usagers à emprunter la chaussée plutôt que le trottoir. Le développement du stationnement dédié aux vélos et aux trottinettes, sur la chaussée, va également dans le sens de réduire les conflits d’usage avec les piétons.
Ces sujets sont au cœur de notre projet pour Paris Centre, puisque l’ambitieuse piétonisation que nous souhaitons mettre en place ne pourra réussir qu’avec une cohabitation respectueuse de chacun. C’est dans cette optique que nous avons créé un comité des mobilités actives qui réunira des usagers piétons et cyclistes/trottinettes, ensemble, pour participer à la conception des futurs aménagements et anticiper ainsi les conflits d’usage en amont. Si vous souhaitez participer au tirage au sort qui permettra de constituer ce panel, vous pouvez candidater par mail à l’adresse indiquée dans l’affiche en PJ.
Par ailleurs, je vous propose de nous rencontrer prochainement (je suis plutôt disponible en octobre), car j’aimerais découvrir votre association et vos propositions.
Pour votre question sur Rivoli, je vous confirme que la rue de Rivoli reste accessible aux riverains. Vous pouvez donc l’emprunter si vous habitez le quartier. Nous sommes en train de mettre en place une carte de résident commune à tous les arrondissements de Paris Centre, qui correspondra au « pass » que vous évoquez, à destination des automobilistes résidents. Cette carte permettra de faciliter le contrôle dans les rues où l’accès sera réservés aux riverains, artisans, commerçants, livraisons etc., qui ont vocation à se multiplier dans Paris Centre pour apaiser la circulation dans nos petites rues qui subissent un trafic trop important aujourd’hui.
Bien cordialement,
Florent GIRY
Adjoint au maire de Paris Centre en charge de la voirie, des mobilités et de la gestion des travaux.
Le 31 juillet dernier madame M.A originaire du sud de la France, se promenait tranquillement accompagnée de ses proches, au pied de la Tour Eiffel. Soudain, déboulant sur le trottoir, une trottinette sur laquelle avaient pris place une femme (elle dit s’appeler Sarah Doufene) et sa fille, vint percuter violemment Mme A. dans le dos.
Après avoir attendu plus de ¾ d’heure la police, celle-ci est transportée aux urgences de l’Hôpital Pompidou où les chirurgiens décèlent trois fractures du bras droit, ce qui lui vaut aujourd’hui de porter une broche et 7 vis…sans compter l’état de sa jambe fortement commotionnée.
Sa belle-fille qui était présente a eu la bonne idée de photographier la personne responsable de l’accident (qui n’avait pas de papier sur elle), ainsi que la trottinette appartenant à l’opérateur LIME.
Plusieurs réflexions et enseignements sont à développer à la suite de cet accident dramatique, un de plus, pourrions-nous dire, qui va handicaper M.A au moins pendant un an, sinon définitivement.
Il faut donc rappeler ici que le code de la route interdit de :
- circuler en trottinette sur les trottoirs,
- monter à deux personnes sur ces engins.
Encore faut-il qu’il y ait une volonté politique de la part des municipalités – ici Paris – pour faire appliquer la loi.
M.A peut sans doute faire agir les assurances et poursuivre la personne qui l’a accidentée. Même si cette dernière a donné à la police une fausse identité, elle pourra être retrouvée par l’opérateur qui dispose de l’heure et du lieu de la location.
Nous constatons une fois de plus que c’est l’incivilité, c’est-à-dire la volonté imbécile de ne pas respecter la loi (ne pas s’arrêter aux feux tricolores, monter à deux sur une trottinette ou sur un vélo, rouler sur les trottoirs alors qu’il y a des pistes cyclables à profusion) qui conduit à ce type d’accident, qui parfois coûte la vie à une passante traversant tranquillement sur un passage piéton (boulevard Raspail, Brigitte 75 ans, le 21 janvier 2020).
Mais pour obliger les utilisateurs des E.D.P.M à respecter la loi, encore faut-il que les élus montrent la volonté de la faire respecter, dans les actes et non dans les discours. Et cela passe malheureusement par une politique répressive (amendes prévues dans le code) … Et bien oui ! Il est consternant de constater que les seules mesures qui font réfléchir les contrevenants, sont celles qui frappent au niveau du porte-monnaie.
Faute de quoi, il ne sert à rien de voter des lois qui ne sont jamais appliquées.
Alors, combien faudra-t-il encore de victimes innocentes, face à l’irresponsabilité des EDPM pour que les pouvoirs publics et les élus se décident enfin à faire appliquer les mesures de sécurité votées au Parlement et qui s’imposent de facto ?